Et bien quoi? | Kevin

A faire les 100 pas à l’entré de la cafet’, Rachel ne quittait pas des yeux sa montre. Une stressée de la vie pour ne rien vous cacher. Où diable était il encore passé, ils avaient dit qu’il mangerait ensemble à midi trente, et il était déjà treize heures et toujours pas de Kevin Smith à l’horizon. Le visage de Rachel, bien que ses expressions fussent douces et agréable à regarder, à l’heure qu’il était, elle affichait une vilaine grimace contrarié et avait préparé dans sa tête un discours qu’il n’était pas prés d’oublier ce petit. Ah oui, désolé, j’avais oublié de vous dire qu’entre Rachel et Kevin bien qu’ils soient follement amoureux, ils ne passaient pas un jour où ils cherchaient une raison à leurs chamailles. C’était d’ailleurs peut être pour ça qu’ils étaient ensemble, pour s’insulter de tout les noms et finirent dans les bras l’un de l’autre. De vrais lunatiques je vous dis.

Elle avait cependant réussit à se calmer, ses talons qui lui faisait gagner quelques centimétres, claquait au sol donnant un rythme musical à sa marche qui restait toujours aussi élégante malgré sa petite peine. Elle finit pourtant par sourire, oubliant presque la rancune qu’elle avait appercevant la silouette de son bien aimé au loin. C’était du Rachel tout craché, elle lui fit un signe de la main, pour qu’il vienne la rejoindre, et une fois devant elle, elle se permit un petit commentaire du genre :

" Et bien... C’est pas trop tôt ! "

Du fin fond de son sommeil, il distingua la valse assourdissante de son réveil. Elle résonna, redoubla d'intensité avant cesser nette quand le poing de Kévin s'était abattue sur le réveil. Encore quelques coups de la sorte et il finirait certainement dans la poubelle.
Au cours de la nuit, la couverture avait découvert une partie de jambe, désertée un de ses bras. Si bien qu'en se réveillant, il frissonnait. Un coup d'oeil sur les chiffres lumineux finit par l'alerter.

" 12h45 ! "

Il découvrit, intentionnellement cette fois, le reste de son corps et s'éjecta du lit. Dormir aussi tard ne lui ressemblait pas mais il n'avait pas non plus une grande habitude de se coucher à trois heures du matin.

" Saleté de boulot ! "

Et, tandis qu'il pestait, il enfila un jean et un T-Shirt. Sa ceinture bouclée, il lia les lacets de ses chaussures et sortit en trombe de la chambre. Serrant les dents, il redoutait l'instant ou il devrait s'expliquer auprès de Rachel. Elle ne laisserait sûrement pas passer ce retard.

A heure et quart, il était finalement arrivé au lieu de rendez-vous. L'affreuse odeur des aliments frits lui donna la nausée.

" Et bien... C’est pas trop tôt ! "
" Désolé, je me suis pas réveillé. "

L'excuse sonna peu valable à son oreille alors pour soutenir tout ça, il baisa les lèvres de la jeune femme.

Tiens donc, il n’avait pas pu se réveiller. Le genre d’excuse qu’on ne sort pas à Rachel Pepps si on tient réellement à rester en vie. Comme si à midi passé on pouvait encore dormir, Rachy était en salle de danse tout les matin à sept heure, et il était donc inadmissible pour elle qu’il n’en fasse de même. Elle pouvait réellement se montrer garce et intolérante par moment. Alors qu’elle cherchait ses mots, pour lui remonter les bretelles, ce dernier se précipita de lui déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Oh c’était plutôt vilain comme coup que de la prendre par les sentiments, elle avait pourtant reformulé sa satire virulente, en quelques choses de plus tendre, bien que les mots étaient moins cru, la signification de la phrase était la même :

" Et bien, ce n’est pas comme ça que tu risques de progresser en danse. "

Elle afficha une légère grimace. Sa phrase n’était pas si gentille que ça finalement, surtout professionnellement parlant. Et elle savait que ça risquait d’énerver Kevin qui n’était pas non plus du genre à se laisser marcher sur les pieds. C’était pour cette raison qu’elle l’aimait. Elle cherchait pour ne rien vous cacher à faire éclater une violente dispute entre eux. C’était comme un jeu, si vous voulez. Malgré que parfois, ils se faisaient réellement du mal. Elle ne le laissa pas d’ailleurs répondre qu’elle s’était déjà rendu à la cafétéria. Elle se dirigea vers un plateau, cherchant des yeux un endroit où ils pourraient s’installer. Rachel frôlait souvent la skyzophrènie, elle avait repris son ton normal, pour demander :

" Et sinon, tu ne m’as toujours pas dit à quand pourrais-je rencontrer ton père ?! "

Elle sentait bien qu’il était encore légèrement en colère à cause de la phrase qu’elle avait sorti quelques secondes plutôt, mais faisait mine de rien.

Ses lèvres avaient à peine quitté celles de Rachel, que ces dernières remuèrent.

" Et bien, ce n’est pas comme ça que tu risques de progresser en danse. "

Et c'était repartie. Elle ramenait toujours tout à la danse. Certes, l'adolescent ne voyait pas exercer un autre sport que celui-ci mais entre Jonathan qui jouait les concurrents et Rachel qui souhaitait que son homme, parce que c'était le sien, excelle dans tous les domaines, Kévin ne savait plus où donner de la tête.
Alors, il perdit son sourire au profit d'une expression sévère.

" T'as raison, je devrais peut être tout arrêter. Ça fait longtemps que j'avais envi de tout plaquer de toute manière. "

Des sarcasmes encore des sarcasmes. A cet instant on le croirait presque incapable de se mettre en colère et pourtant, il avait déjà prouvé des centaines de fois le contraire. Il détestait se mettre en colère. Son père se mettait souvent en colère contre lui.

Plateaux en mains, ils déambulèrent dans la cafétéria à la recherche d'une table tranquille. Mais, quand ce n'était pas une bande de fanfarons qui se balançaient des choses à la figure avec des éclats de rire sans gène, c'était des tables qui n'avaient vraisemblablement pas été nettoyé. Finalement, ils optèrent pour une table du fond, pas vraiment propre mais moins sale que les autres.

" Et sinon, tu ne m’as toujours pas dit à quand pourrais-je rencontrer ton père ?! "

Ils venaient à peine de s'asseoir que déjà les sourcils de l'adolescent se froncèrent.

" Tu ne vas pas recommencer ! Je ne veux pas voir mon père et je ne veux pas que tu le rencontres d'accord ?! "

Cette fois c'était lui qui avait haussé le ton. Il comprenait cependant que la réflexion blessa Rachel qui à cet instant aurait pu penser que Kévin ne prenait pas leur relation au sérieux car, quel petit-ami certain d'avoir choisi la bonne ne présenterait pas sa petite-amie à ses géniteurs ?

Elle haussa un sourcil, mais qu’est ce qu’il racontait. Il ne pouvait pas arrêter tout comme ça, peut-être essayait-il de lui mettre un coup de pression. En tout cas, si c’était ce qu’il cherchait à faire, il avait réussit son coup. La jolie brune se sentait presque coupable de ses paroles, et voulait déjà se rattraper. Il ne pouvait pas arrêter, il était meilleur que tout les garçons dans cette salle, d’ailleurs il arrivait même à être meilleur qu’elle. Chose qu’elle ne supportait pas toujours, et s’empressait de lui cracher son venin à la figure pour le dissuader de la dépasser. C’était son rivale, elle se donnait toujours à fond dans l’espoir de le battre, alors si il arrêter, quel serait sa raison de réussir si toute concurrence est morte ? Elle lui attrapa la main, en haussant un sourcil, et d’un ton menaçant :

" Si tu ose encore ne serais-ce qu’une fois dire ou même penser à tout arrêter, tu auras à faire à moi ! "

Rachel ne pouvait imaginer la danse sans Kevin. Il avait tellement de grâce ce garçon, elle se dirigea donc avec lui, à une table plus ou moins propre, sortant d’ailleurs de son sac un mouchoir, pour essuyer cette dernière. Et oui, quand elle était avec son amoureux, ça devait être clean, malgré qu’à ce moment précis, elle était en colère contre lui. Elle fronça un sourcil, allant jeter le mouchoir à la poubelle, et s’asseye en face de lui. Il refusait de la présenter à son père. Elle grimaça :

" Tu m’avais promis avant-hier que tu allais y songer ! Han j’ai trouvé, tu ne m’aimes plus ? Si c’est ça dit le moi mon petit cœur, j’ai peut être été trop chiante, il y a quelques choses chez moi qui ne te plait pas ? "

Quel sens de la dramatisation, c’était du Rachel tout craché. A chaque fois que les choses n’allait pas comme elle le voulait, elle mettait les larmes de son coté, pourtant à ce moment ses yeux étaient sèches comme le désert, mais son expression du visage suscitait une certaines crainte.

" Si tu ose encore ne serais-ce qu’une fois dire ou même penser à tout arrêter, tu auras à faire à moi ! "

Il aurait bien aimé lui dire que, de toute manière, il avait à faire à elle même si la danse n'était pas le sujet, mais il se retint. Ce n'était pas dans ses habitudes d'envenimer les choses. Et puis, le visage de Rachel trahissait d'une certaine peur. Peur sans doute qu'il ne mette ses menaces à exécution et qu'il en vienne à quitter Sucess School.

" Tu m’avais promis avant-hier que tu allais y songer ! Han j’ai trouvé, tu ne m’aimes plus ? Si c’est ça dit le moi mon petit cœur, j’ai peut être été trop chiante, il y a quelques choses chez moi qui ne te plait pas ? "

Ses yeux roulèrent quand ce qu'il avait prédit arriva. Il l'écouta se lamenter de ne pas pouvoir rencontrer le père de son copain. Père que ce dernier avait des dizaines de raisons de renier. Tyrannique, d'une extrême sévérité dans ses gestes et punitions, son père n'était définitivement pas quelqu'un de fréquentable.

" Il y a des dizaines de chose que je déteste chez toi. "

Une réponse qui aurait pu en anéantir plus d'une si quelques paroles supplémentaires n'avaient pas été rajoutées.

" A coté de ça, il y a des milliers de chose que j'aime, que j'adore et ces choses-là compensent largement quelques défauts. "

Il approcha sa main vers celle de Rachel et entremêlèrent leurs doigts.

" C'est juste que... mon père... "

Les mots ne lui venaient pas et son regard se tourna un instant vers le plafond, comme s'il pouvait y trouver des réponses.

C’est vrai que Rachel n’était pas du tout facile, toujours à chercher l’embrouille, pour un oui ou un non, mais c’était pour cette raison qu’on l’aimait n’est ce pas ? Elle ne supportait pas qu’on lui dise non, un grand défaut chez la jolie brune. De tempérament plutôt capricieux, elle adorait avoir le dernier mot, chose qui n’était pas facile pour son entourage, et encore plus son amoureux. Elle avait également remarqué le roulement d’yeux, qui le rendait cependant très craquant, mais elle se devait de résister. Surtout en pleine comédie tragique. D’ailleurs son cœur s’arrêta un instant de battre, ayant peur de la rupture. Alors qu’elle soupira un petit "oh mon dieu", de sa dernière phrase. Elle eut presque les larmes aux yeux, c’était exactement le genre de chose que les filles aimaient entendre !

" Je... Tu sais que tu vas me faire pleurer, juste avant ma répétition de théâtre ! T’es vraiment chiant ! "

Elle avait cependant se dessina un sourire joyeux. On ne lui avait jamais dit quelques choses d’aussi romantique. Elle leva par contre la tête pour empêcher ses larmes de couler. Des à présent ses doigts étaient mêlés à ceux de son amoureux, elle finit par le regarder, sentent ses yeux se sécher. Elle posa d’ailleurs un baiser, sur la main de ce dernier ! Tout en le regardant, c’est vrai qu’il ne parlait jamais de son père :

" Juste que quoi ? Tu sais, que ça sera peut-être le grand père de tes enfant! "

Avant même d’attendre une réponse de lui, elle avait totalement changé de sujet. Sans s’en rendre compte d’ailleurs, peut être qu’au final ça arranger Kev !

" D’ailleurs, tu pourrais m’aider en danse ! J’ai un truc à faire, et je pense que tu es le plus approprié pour être mon cavalier ! "

Elle pris d’ailleurs une frite de son plateau. D’ailleurs, heureusement que c’était une grande danseuse, tout les calories qu’elle avalait chaque midi, pouvait en rendre plus d’une en surpoids. Et encore une fois, sans attendre réellement de réponse, elle s’empressa de lui murmurait à son désarroi, quelques commérages sur les filles d’à coté. Rachel était très imprévisible, et semblait parfois être totalement absente.

Et bien quoi? | Kevin

GOOD TIME TO BE BAD

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